Manque de moyens, lenteur, inefficacité, voire même laxisme, telles sont les critiques saillantes qui ressortent lorsqu’il est question de parler de la justice. Les différentes crises que nous traversons – sanitaire, économique, démocratique – révèlent les nombreuses injustices qui touchent notre société.

Pour 71% d’entre nous, les injustices augmentent en France, selon une récente étude menée par l’IFOP pour le Conseil national des barreaux. L’injustice semble se révéler par une renonciation au droit ; d’ailleurs 37% des Français interrogés dans le cadre du Baromètre Accès au droit, initié par le CNB, affirment que là où ils habitent, il est difficile de faire valoir leurs droits. 

Trop nombreux sont les citoyens qui ne connaissent pas leurs droits et ne les font pas valoir lorsqu’ils sont victimes d’injustices. Des formes d’injustices qui sont multiples et concernent tous les aspects de la vie : situation géographique, économique, sociale, ou encore le rapport à la citoyenneté et la place de l’individu dans la société. 

L’accumulation des lois et les réformes successives ne semblent pas résorber ces injustices et certains considèrent qu’elles en génèrent davantage. 44% des Français estiment d’ailleurs que c’est dans le domaine de la justice que les injustices sont les plus nombreuses, 48% affirmant que la justice n’est pas la même pour tous. Si la vocation des institutions républicaines et notamment judiciaires est d’agir en tant que régulateur social, notamment pour résorber les injustices, force est de constater que selon de nombreux Français, elles n’y répondent pas suffisamment.

L’incompréhension de leur fonctionnement, le défaut d’information ou encore une dématérialisation de leurs services sont autant d’éléments qui viennent renforcer ou générer de nouveaux sentiments d’injustice. 

Il est apparu fondamental pour la profession d’avocat de s’emparer de ces diverses injustices et de réfléchir aux moyens d’améliorer l’accès au droit pour les résorber. 

Les propositions qui seront formulées ainsi que l’intérêt que la consultation aura suscité parmi les citoyens permettront d’interpeller les pouvoirs publics dans le cadre des prochaines échéances électorales afin que la thématique des injustices, au même titre que celle des inégalités, des insécurités, intègre le débat démocratique.