Make.org a développé une méthode de consultation inédite, capable de toucher des centaines de milliers de personnes. Chaque consultation pose une unique question ouverte, par exemple “Ma France 2022 : quelles priorités pour notre pays demain ?”.
Les citoyens peuvent participer à la consultation en déposant une ou plusieurs propositions n’excédant pas 140 caractères et commençant toutes par “Il faut…”. Ils peuvent également voter sur les propositions des autres participants (vote “pour”, “contre”, ou “neutre”) et, s’ils le souhaitent, qualifier leur vote (“coup de cœur”, “réaliste”, “banalité”, “pas compris”, “pas d’avis”, “infaisable”, “surtout pas !”).
La participation à une consultation peut s’effectuer par deux canaux : sur la plateforme Make.org ou via un module de consultation (un “widget”) embarqué dans les articles numériques d’un média (en l’occurrence, pour Ma France 2022, dans ceux de France Bleu et de France 3 Régions). Dans les deux cas, en arrivant sur la consultation, les participants découvrent une séquence de 12 propositions citoyennes, affichées selon un roulement permanent (deux séquences ne sont jamais les mêmes). Ils peuvent voter sur ces propositions, et à tout moment, déposer leur propre proposition.
Avant d’être mises en ligne, les propositions déposées doivent être validées par les modérateurs (humains) de Make.org, au regard du respect de la loi et de notre Charte de modération. Les propositions ne sont aucunement réécrites, seules les fautes d’orthographe peuvent être corrigées. En cas de non-respect de la charte, les propositions ne sont pas publiées et leur auteur est informé du motif de ce refus (incompréhensible, hors sujet, discriminant, partisan, publicitaire, sujet multiple, injurieux…). Dans le cas de MaFrance2022, sur les 34114 propositions déposées, 28885 ont été acceptées par les modérateurs.
Sur la plateforme Make.org, il est également possible d’explorer toutes les propositions de la consultation, de les filtrer par thèmes, et de voter sur les plus “populaires” ou les plus “controversées”.
Un élément essentiel de la plateforme Make.org est l’algorithme qui choisit les propositions soumises au vote dans la “séquence”. L’objectif est de garantir à chaque proposition un nombre minimum de votes et une égale chance d’émerger (grâce à l’exposition systématique des propositions les plus récentes, et à l’attribution du même nombre de votes aux propositions ayant des taux d’adhésion ou de rejet similaires). Ce roulement dirigé par l’algorithme permet de neutraliser les tentatives de “trolling”, car dans ces séquences, les participants ne peuvent pas choisir les propositions sur lesquelles ils votent. Le code de cet algorithme est en open-source, comme tout le code de la plateforme. Il est donc public et auditable.
Lorsqu’un participant dépose une proposition, il a la possibilité (facultative) de renseigner son âge et son code postal. En ce qui concerne les votants, nous avons mis en place, au sein de la séquence de vote, un questionnaire (facultatif) sur le genre, la classe d'âge et la région d’habitation. Le respect du Règlement général sur la protection des données (RGPD) nous permet uniquement d'en déduire la répartition globale des votants selon ces 5 critères démographiques déclarés. En moyenne, 80% des participants nous renseignent sur ces données socio-démographiques.
Si nous constatons un déséquilibre dans la répartition des participants sur l’une de ces dimensions, nous pouvons utiliser les capacités de ciblage de notre acquisition payante sur les réseaux sociaux pour compenser ce déséquilibre. Nous pilotons ainsi la participation afin de coller au plus près à la répartition de la population générale sur chaque dimension démographique. Cela nous permet d’affirmer, le cas échéant, que nos consultations tendent vers un équilibre représentatif de la population française. Dans le cas de MaFrance2022, cet équilibre représentatif a globalement été assuré :
A la fin d’une consultation, les data scientists et les sociologues de Make.org distinguent, d’une part, les propositions consensuelles (ayant agrégé une majorité de votes “pour” et de sur-qualifications “coup de cœur” et “réaliste”), et d’autre part, les propositions controversées (les propositions ayant globalement agrégé autant de votes “pour” que de votes “contre”, et autant de sur-qualifications “coup de coeur” que de sur-qualifications “surtout pas”).
Pour analyser les résultats définitifs d’une consultation, nous nous concentrons sur ce que nous appelons “l’émergence”, à savoir les propositions les plus consensuelles (ou propositions plébiscitées) et les plus clivantes (ou controversées) afin de fiabiliser statistiquement nos résultats.
Dans le cas de la consultation de MaFrance2022, l'émergence a représenté environ 20% de l’ensemble des propositions validées. L’analyse a ainsi porté sur 5 660 propositions émergentes (plébiscitées et controversées confondues), sur un total de 28 885 propositions validées.
Sont ici considérées comme émergentes :
Ces propositions émergentes (plébiscitées et controversées) sont ensuite regroupées par similarité de sujet et forment ainsi les “idées plébiscitées” et les “idées controversées” de la consultation. Ce regroupement s’effectue uniquement sur le sens principal exprimé par la proposition, sans surinterprétation. Chaque idée se compose donc de dizaines (voire centaines) de propositions défendant le même propos et ayant chacune agrégé plusieurs centaines de votes, nous permettant ainsi d’affirmer la fiabilité statistique de nos résultats.