Le 23 septembre 2021, Make.org et ses partenaires ont dévoilé le plan d’actions de la Grande Cause pour la protection de l’enfance.
Lutter contre la haine en ligne, sensibiliser les enfants au pouvoir de la parole, proposer une aide à la parentalité, former les professionnels de santé au repérage des violences, créer des salles d’audition pour enfants… Ce plan d’actions totalement inédit suit le parcours chronologique des violences, depuis la prévention jusqu’aux sanctions, en passant par la prise en charge des victimes et également des auteurs de violences.
Les 10 actions se fondent sur les propositions plébiscitées par les citoyens lors d’une grande consultation menée du 23 septembre au 22 novembre 2020. Cette consultation, initiée par Make.org avec Wavestone, Kering Foundation, La Banque Postale, Bayard Jeunesse, Mediatransports et Wavestone, soutenue par le Secrétariat d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles et en partenariat avec plus de 60 associations et startups, a rassemblé plus de 70 000 participants. Ces 10 actions seront mises en œuvre et déployées sur l’ensemble du territoire au cours des deux prochaines années.
“Il faut faire plus de prévention dans les écoles sur l’ensemble des sujets: agressions physiques, morales, sexuelles, l’emprise…” - Quentin
Les premières relations amoureuses, amicales, les premières difficultés familiales ainsi que les violences à l'école sont tout autant de difficultés auxquelles sont confrontés les jeunes adolescents. Il est essentiel de les aider à en parler et de les accompagner sur ces nombreux sujets pour lesquels leur entourage a souvent du mal à fournir les bonnes réponses. Cette espace de discussion pourra les aider à prendre conscience des comportements abusifs et des violences dont ils peuvent être victimes afin de les rediriger vers les structures compétentes pour les prendre en charge.
Résultats
“Il faut apprendre aux parents qu’il n’est pas honteux de demander de l’aide, au contraire… au médecin de famille ou tout autre instance” Michelle
43% des parents estiment avoir des difficultés à élever leur enfant. Dans ce contexte, il est essentiel de mettre à disposition des ressources scientifiques pour accompagner les parents, afin de les aider à appréhender les troubles neurodéveloppementaux de leurs enfants et de favoriser une éducation sans violence.
Accompagner 2 millions parents sur les questions de parentalité d'ici la fin 2023.
Résultats
20 000 visiteurs par mois sur le site Clépsy depuis le lancement de la nouvelle version de la plateforme.
"Il faut sensibiliser les enfants sur le fait qu’aucune forme de violence n’est acceptable (qu’elle soit physique, verbale, ou psychologique)" Isabelle
Inceste, violences sexuelles, harcèlement : les enfants victimes de violences n’ont souvent pas conscience d’être victime et n’osent pas en parler. Il faut briser les tabous, libérer la parole (et l’écoute) et ce dès le plus jeune âge. Face à l’ampleur des violences que subissent les enfants et à leurs diversités, cette série animée, relayée par l’ensemble des chaînes TV, sensibilisera les enfants sur l’importance de la parole.
80% des 6-8 ans voient ou entendent parler de la série d’ici à fin 2024.
Résultats et perspectives
Une série de 13 épisodes a été créée, abordant chacun un type de violence auquel peuvent faire face les enfants. Chaque épisode invite les enfants à identifier un adulte de confiance et à lui parler des violences subies.
Les épisodes seront diffusés à partir de janvier 2024 sur toutes les chaînes de télévision partenaires, un dispositif exceptionnel qui permettra de sensibiliser un maximum d’enfants. Une mesure d’impact détaillée sera réalisée suite à la diffusion des épisodes (nombre de vues, impact sur les enfants)
“Il faut former les professionnels de santé à repérer les troubles comportementaux, conséquences d’abus chez enfants et adultes” - Jeanne
Avec seulement 5 % des signalements d’enfants en danger réalisés par les médecins, le secteur médical est celui qui réalise le moins de signalements de ce type, alors que les professionnels de santé sont en contact régulier avec les enfants. Le manque de formation et la peur de se tromper peuvent expliquer ces chiffres. Il est crucial d’agir afin d’augmenter le nombre de signalements de la part des personnels soignants. La formation permet la sensibilisation des professionnels de santé sur le repérage des violences faites aux enfants ainsi que sur l’accueil de la parole et la remontée d’information.
Porteur : Ma Formation Médicale
"Il faut un système décentralisé des signalements judiciaires et administratifs pour les enfants en danger, pour renforcer le suivi des mineurs" - L'Enfant Bleu
"Il faut la mise en place d'une procédure d'urgence si un acteur (école, assistante sociale, médecin...) identifie un enfant maltraité" - Sandrine
Le rôle de l’école est clé pour détecter les violences que subissent les enfants, à l’école ou ailleurs. L’Education Nationale est le plus important pourvoyeur d’informations préoccupantes aux départements. L’action "Violences, parlons-en" vise à améliorer et optimiser les remontées des violences faites aux enfants dans un cadre global (intrafamilial, scolaire, cyber, autres) en capitalisant sur les espaces numériques de travail (ENT) déjà utilisés par les élèves et le personnel éducatif, grâce à une plateforme permettant de sensibiliser les élèves / encadrants / parents sur les violences et de faire remonter des faits de violences.
"Il faut une salle dédiée au recueil de la parole de l’enfant victime pour des enregistrements réutilisables par tous acteurs de la justice" Face à l'inceste (ex Aivi)
Un enfant victime doit pouvoir témoigner dans les meilleures conditions possibles. Il doit pour cela se sentir en confiance, ne pas avoir à répéter des dizaines de fois son témoignage, parler à des personnes formées au recueil de sa parole. Les UAPED sont des unités pédiatriques spécialisées situées dans les hôpitaux, qui accueillent les enfants victimes pour envisager une prise en charge adaptée à leurs besoins, sur orientation d'un professionnel de santé ou du parquet pour y être auditionnés. L’action Accompagner la parole vise à accélérer le déploiement d’UAPED, qui permettent aux enfants de témoigner dans un lieu sécurisé.
“Il faut proposer un travail thérapeutique aux enfants victimes pour qu’ils puissent se réparer et grandir sereinement” - Caroline
1 jeune sur 3 souffre des conséquences du harcèlement et risque d’adopter des comportements à risque. Leur parcours de reconstruction est long et les parents se sentent souvent démunis pour les accompagner. Le dispositif “Se reconstruire ensemble” propose un soutien psychologique aux jeunes victimes de harcèlement.
Résultats
"Il faut donner plus de moyens et organiser la lutte contre le cyberharcèlement" - Pierre
12% des 8/18 ans ont déjà été confrontés à une situation de cyberharcèlement. Ces actes peuvent avoir de graves conséquences sur la santé physique ou morale de la victime, tout particulièrement si elle est jeune.
Permettre à 10 000 enfants d'être pris en charge plus facilement par e-Enfance.