Les organisations de la société civile, les universitaires et les citoyens étaient invités à participer à deux consultations historiques visant à soutenir et à renforcer le Sommet pour l’action sur l'IA, qui se tiendra à Paris en février 2025. De septembre à décembre 2024, ces consultations ont uni les voix de plus de 10 000 citoyens et de plus de 200 experts qui ont clairement exprimé une forte demande de gouvernance des technologies émergentes autour de l'IA, au niveau national comme international.
Alors que la révolution de l'intelligence artificielle (IA) en cours transforme les emplois, la santé, la culture, les économies et plus encore dans chaque région du monde, une gouvernance mondiale reflétant la délibération collective est cruciale. En février 2025, le Sommet pour l'action sur l'IA pourrait être un tremplin pour la gouvernance de l'IA :
Afin d'amplifier l'inclusivité, la légitimité et l'impact du Sommet, une coalition comprenant l'Institut IA et Société (ENS-PSL), le CNNum, The Future Society, Make.org, et le Tech & Global Affairs Innovation Hub de Sciences Po, a coordonné les deux consultations ouvertes entre septembre et décembre 2024.
Les résultats des consultations ont été présentés lors de la sixième édition de la table ronde d'Athènes, qui s'est tenue au siège de l'OCDE à Paris le 9 décembre 2024. Plus de 100 représentants de gouvernements, de l'industrie technologique, d'institutions multilatérales, d'universités et de la société civile ont participé à un dialogue ouvert sur la coordination internationale en matière de responsabilité dans la gouvernance de l'IA.
Des milliers de contributions ont été reçues de la part d'experts, d'universitaires, d'organisations de la société civile et de citoyens du monde entier, enrichissant ainsi l'ordre du jour, les discussions et les résultats du sommet à venir. La consultation citoyenne en ligne a également été soutenue par AXA, Capgemini Invent et Fathom.
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Des recommandations spécifiques ont été formulées pour garantir des normes et des outils exploitables afin de protéger les droits des citoyens, de garantir l'équité et de maximiser l'impact positif des systèmes d'IA, tout en les protégeant contre les risques qu'ils impliquent. Les participants ont clairement appelé à la mise en place de mécanismes et de politiques inclusifs et participatifs, dans lesquels ils peuvent rester activement engagés tout au long de la mise en œuvre et de l'évaluation continue. Les applications positives de l'IA sont diversement approuvées : la recherche, la médecine et la gestion des catastrophes font l'objet d'un large consensus, tandis que l'éducation, l'administration et l'armement suscitent davantage de débats.
La consultation a permis d'identifier cinq domaines prioritaires clés nécessitant une action concrète lors du sommet, chacun d'entre eux étant soutenu par des livrables spécifiques. Premièrement, la mise en place d'une gouvernance mondiale forte et multipartite de l'IA, à mettre en œuvre par le biais d'un groupe scientifique international sur les risques de l'IA et de nouveaux mécanismes pour les organisations de la société civile et l'inclusion des pays du Sud. Deuxièmement, l'élaboration de normes communes pour une IA sûre et responsable, y compris le lancement d'un rapport sur les engagements des sociétés d'IA et des seuils clairs pour la surveillance de l'IA. Troisièmement, garantir un accès universel à l'éducation et à la formation en matière d'IA, par le biais d'une initiative mondiale d'éducation à l'IA et de réflexion critique et d'un groupe de travail international sur l'IA et la perturbation du marché du travail.
La quatrième priorité porte sur la durabilité environnementale, avec deux résultats clés : la création d'un « GreenAI Leaderboard » pour suivre la durabilité des modèles et l'établissement de normes obligatoires et vérifiables en matière d'efficacité des modèles. Enfin, la consultation a mis en évidence la nécessité de donner la priorité aux solutions d'IA traitant des questions d'intérêt public existantes, en s'appuyant sur le lancement d'une initiative « AI Commons » et d'une charte mondiale pour l'IA d'intérêt public. Les participants ont souligné que ces initiatives devraient se concentrer en particulier sur les secteurs bénéficiant d'un large consensus, tels que les soins de santé, l'action climatique et la lutte contre la désinformation, tout en assurant des garanties solides pour les droits des citoyens et la confiance du public.
Cette consultation n'est qu'un début. Elle démontre qu'une approche inclusive et décentralisée permet de dépasser les intérêts privés et nationaux divergents et d'ouvrir la voie à une gouvernance inclusive et multipartite de l'IA, au service du bien commun.
Axel Dauchez, Président et Fondateur de Make.org : "Pour la première fois, nous avons l'occasion de voir ce que les citoyens pensent de l'IA et quelles sont leurs priorités : c'est une première mondiale à ce niveau et sur ce sujet. Les principales conclusions révèlent un besoin urgent d'une gouvernance mondiale et d'un cadre pour l'IA. Les citoyens font preuve d'une vigilance constructive à l'égard du développement de l'IA, tout en restant conscients des risques anthropologiques qu'elle comporte. Les citoyens identifient clairement les domaines dans lesquels l'IA pourrait créer des opportunités, mais ils soulignent également les risques et les défis auxquels nous devons faire face."
Anne Bouverot, envoyée spéciale du président de la République pour le Sommet de l'action sur l'IA : "Je tiens à remercier vivement les milliers de citoyens qui ont participé et partagé leurs précieuses contributions sur l'IA. Je suis heureuse qu'ils nous appellent à l'action, car c'est l'objectif et le nom de ce sommet."
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