Depuis le début du XXIème siècle, les démocraties sont confrontées à deux défis majeurs. D'une part, elles peinent parfois à imprimer auprès des citoyens un sentiment d’impact réel sur leur vie et, d'autre part, elles ont de plus en plus de mal à maintenir ouvert un dialogue entre les citoyens ne partageant pas les mêmes convictions. Cette situation creuse un peu plus la crise de confiance des citoyens envers les institutions et provoque une fragmentation accrue de la société, exacerbée par les réseaux sociaux. En France, depuis la dernière dissolution de l’Assemblée nationale, le système institutionnel et électoral atteint un point où il peine à établir un dialogue entre les différents groupes politiques permettant de créer des compromis et donnant aux institutions une réelle capacité d’agir à l’échelle des enjeux.

Pour reconstruire une possibilité d’action commune et partagée, Il est plus urgent que jamais d’impliquer largement les citoyens d’opinions politiques divergentes dans la réouverture du dialogue pour protéger notre démocratie. Parlement, collectivités territoriales, médias, société civile et citoyens doivent tous participer à cette démarche pour revitaliser notre démocratie. Face à la crise de confiance croissante entre les citoyens et les institutions, exacerbée par la fragmentation de la société, Make.org a lancé, le 25 septembre à Paris, avec une coalition d’acteurs publics, privés et de la société civile, le Pacte 2025 de réconciliation citoyenne. 

👉 Découvrez le Pacte 2025 de réconciliation citoyenne

‍Axel Dauchez, Président et Co-fondateur de Make.org : “Chez Make.org, nous avons toujours constaté que, même sur les sujets les plus clivants, il y a des consensus dans la société. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de lancer le Pacte 2025 de réconciliation citoyenne. Mené avec une large coalition d’acteurs, ce Pacte est ambitieux mais il n’est que le début du chemin, avec désormais la mise en œuvre de 10 actions qui peuvent avoir un impact radical pour revitaliser la démocratie.”

Porté par Make.org, et un large éventail d’organisations comme SciencesPo, Démocratie Ouverte, HEC, CNNum, Advens, … ce Pacte vise à reconstruire le dialogue entre les citoyens aux opinions divergentes et à revitaliser la démocratie française à travers une série d’initiatives innovantes. Il propose notamment la mise en place d’une Convention citoyenne augmentée, réunissant plus d’un million de citoyens dès 2025, afin de réinventer les bases du fonctionnement démocratique. Cette initiative permettra de formuler des propositions soutenues par un grand nombre de Français pour construire une possible évolution démocratique et institutionnelle, dans le cadre des Etats généraux de la démocratie, nourrissant notamment un débat parlementaire dès 2025.

D’autres actions clés incluent le développement d’une plateforme numérique pour rendre plus accessible le travail des assemblées au niveau national et local, ainsi qu’une mobilisation citoyenne sur l’impact de l’intelligence artificielle sur la société. Le Pacte 2025 entend également renforcer les liens entre territoires urbains et ruraux à travers l’initiative « Territoire de réconciliation » et promouvoir une gouvernance locale plus inclusive via une « Charte de la gouvernance réconciliatrice » destinée aux élus. Enfin, les entreprises sont appelées à jouer un rôle central dans ce projet, avec la création d’une charte pour la protection de la démocratie et des initiatives visant à encourager un usage plus responsable des réseaux sociaux.

Ce Pacte, aux ambitions nationales, constitue une réponse concrète pour rétablir un dialogue citoyen, renforcer la participation démocratique et revitaliser le fonctionnement des institutions françaises. 

A l’occasion du lancement de cette initiative, Make.org a rassemblé les partenaires du pacte ainsi que des universitaires, experts, responsables associatifs et institutionnels, parlementaires et de représentants de collectivités territoriales, avec la participation de Yann Algan, Doyen associé des Programmes pré-expérience de HEC et Professeur d'économie à HEC, Laurence de Nervaux, Directrice générale de Destin Commun, et Marie Trellu-Kane, Fondatrice et Présidente de Unis-Cité.

Yann Algan, Doyen associé des Programmes pré-expérience de HEC et Professeur d'économie à HEC : “Aujourd’hui, je crois qu’est venu le temps des ingénieurs de la démocratie plutôt que des théoriciens. La situation actuelle montre qu’il faut trouver des solutions car il n’y a plus d’espace de médiation et nous évoluons désormais dans une société des colères et de l’affect. C’est pour cela que je trouve cette initiative du pacte de réconciliation cruciale, car ces actions concrètes peuvent permettre de passer du ressentiment à l’espoir.”

Laurence de Nervaux, Directrice générale de Destin Commun : “La capacité d’être en désaccord est un des biens démocratiques le plus précieux, mais il convient d’éviter les dynamiques de polarisation, dans une société où les tensions et les divisions sont aujourd’hui davantage liées à l’affect et aux valeurs. Il y a des ferments de la cohésion et les acteurs de terrain du pacte de réconciliation peuvent mettre en mouvement cela en donnant de la lisibilité, de la clarté. Le dialogue est une des conditions pour nous permettre d’avancer dans notre destin commun.”

Marie Trellu-Kane, Fondatrice et Présidente de Unis-Cité : “L’ambition de ce pacte de réconciliation me parle car je suis pour une culture de la solution, notamment sur le sujet des jeunes où nous sommes dans une situation devenue explosive où nous avons sans doute une part de responsabilité collective. Nous vivons dans une société où il y a de moins en moins de dialogue, d’écoute, d’empathie. S’appuyer sur les consensus est sans doute l’une des clés pour y remédier.”