Du 15 mai au 20 juin 2024, les jeunes en France, en Moldavie et en Roumanie ont été invités à répondre à la question “Quelles sont vos idées pour protéger les démocraties de la désinformation (fake news, IA, tentative d’influence…) ?” sur la plateforme Make.org. Menée avec Sciences Po et le soutien de l’OTAN et Microsoft, cette consultation a réuni 7 895 participants, qui ont effectué 428 propositions et 71 554 votes pour faire émerger 7 consensus citoyens pour mieux lutter contre la désinformation.
Axel Dauchez, Président et Fondateur de Make.org : "L'essor de l'intelligence artificielle est partout, présentant une arme à double tranchant car elle est à la fois une solution et une menace. Pour contrer les inconvénients et les éventuels impacts négatifs de l'IA, il est crucial de sensibiliser et de trouver des solutions concrètes à la bonne échelle."
Les résultats de la consultation et les priorités des jeunes Français, Moldaves et Roumains ont été présentés lors de la conférence “Empowering Youth: Innovative Solutions to Combat Disinformation in Democracies” organisée dans le cadre du side-event du Forum de Paris sur la Paix organisé à Sciences Po par son Hub d'Innovation en Technologie et Affaires Globales (PSIA).
Les échanges ayant suivi la présentation des résultat ont permis de donner la parole à des jeunes ayant participé à la consultation, et également d'avoir le point de vue de chercheurs de la faculté de droit de Sciences Po et du CEVIPOF, ainsi que des experts et de responsables de haut niveau de l'OTAN, Microsoft et de la Fondation Bertelsmann.
Sabrina Spieleder, Cheffe d’équipe d'évaluation de l'environnement de l'information, Département Diplomatie Publique, OTAN : "La désinformation pouvant désormais être utilisée comme un outil stratégique pour préparer des interventions militaires, des travaux importants sont en cours pour comprendre les tactiques qui se cachent derrière les comportements manipulateurs afin de les prévenir et de les atténuer."
Ben Crampton, Directeur des affaires gouvernementales européennes, Microsoft : “Vis-à-vis de la désinformation, Microsoft a la responsabilité d'assurer la sécurité de ses clients. Notre rôle n'est pas de décider ce qui est vrai ou faux, mais d'identifier et de prévenir les comportements potentiellement menaçants.”
Dominik Hierlemann, Conseiller principal, Démocratie et cohésion sociale, Fondation Bertelsmann : "Un tiers de la population ne lit ni n'écoute plus les médias traditionnels. Ils préfèrent rester dans leur propre bulle médiatique. Il faut que toutes les parties prenantes contribuent à briser ces bulles."
Florent Parmentier, Secrétaire général, CEVIPOF : "Nous sommes confrontés à une série de dilemmes concernant la désinformation : avons-nous besoin de solutions globales ou personnalisées ? Avons-nous besoin d'approches collectives ou individuelles ? Et l'AI fait-elle partie de la solution ou du problème ? Ces trois questions font l'objet d'un débat important que nous devons aborder."