Les souffrances de l’hôpital n’ont pas attendu la pandémie de Covid-19. Bien avant l’apparition du coronavirus, pendant de longs mois de mobilisation, les personnels hospitaliers ont dénoncé sans relâche l’aggravation de leurs conditions de travail, et par conséquent la dégradation des conditions d’accueil des patients et de la qualité des soins. Manque de moyens matériels et humains, faiblesse des salaires, services en suractivité, problèmes de financement et de gouvernance, inégalités sociales et territoriales devant l’accès aux soins… En septembre 2019, le Collectif Inter-Hôpitaux écrivait :
Un point de rupture est aujourd’hui franchi. La sécurité n’est plus assurée. La situation est la même sur l’ensemble du territoire, conséquence d’une politique d’austérité appliquée de façon continue depuis 10 ans aux hôpitaux publics auxquels on demande toujours plus sans moyens supplémentaires.
Face à ce constat alarmant, le Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) lance le 14 mai 2020, avec Make.org et Eurogroup Consulting, une vaste consultation citoyenne autour de la question : Comment améliorer l’hôpital de demain et sa place dans le système de santé ?
Cette consultation permettra d’alimenter l’avis que le CESE s’est engagé à adresser au gouvernement pour dresser “un état des lieux partagé de la situation de l’hôpital et des besoins de soin et de santé” et formuler “des préconisations sur son organisation, son financement et sa place dans le système de santé français”. Le CESE précise qu’il prendra en compte le point de vue de l’ensemble des parties prenantes (professionnels, patients, structures, professions…) et qu’il valorisera les propositions, attentes et priorités des citoyens, identifiées lors de la consultation.
Un sujet qui préoccupe manifestement les Français, comme le montrent les très nombreuses propositions concernant le système de soins recueillies dans une autre consultation menée sur Make.org, en pleine crise du Covid-19, pour “inventer tous ensemble le monde d’après”.
Les citoyens y insistent notamment sur la nécessité d’allouer plus de moyens aux hôpitaux et aux Ehpad, et de revaloriser les métiers du soin, dont le caractère “essentiel”, mais aussi la pénibilité, ont été perçus avec beaucoup plus d’acuité avec l’épidémie de coronavirus. Véronique suggère par exemple :
Il faut sauver l'hôpital public : mieux rémunérer les personnels, attribuer plus de crédits pour ne pas fermer de lits…
De quoi renforcer l’objectif que s’est fixé le CESE : "Nous engager toutes et tous dans le nécessaire processus de transformation de l’hôpital".
