Les Français proposent leurs solutions sur RMC.fr via la plateforme Make.org et votent sur celles qui leur paraissent les plus efficaces pour résoudre les enjeux politiques de la société.
Cette semaine, RMC a proposé d’interroger les Français sur le thème « Drogues, alcool, tabac, médicaments : comment réduire les addictions des Français ? ». Voici un focus sur les solutions les plus émergentes.
Il faut que les parents participent avec l'école et les pouvoirs publics à ces sensibilisations. » Joséphine, 85 % de votes favorables
Il ne faut pas rembourser les placebos ni les médicaments de confort : les médicaments ne sont pas des pastilles. » Damien, 75 % de votes favorables
Il faut légaliser le cannabis pour réduire la délinquance en banlieue et les règlements de comptes. » Pacôme, 67 % de votes favorables
Il faut déclarer la drogue comme une guerre chimique donc éliminer physiquement les gros bonnets de la drogue. » Yannick, 62 % de votes favorables
Il faut une TVA exceptionnelle de 33% sur l'alcool et le tabac pour que ça devienne un produit de luxe. » Romain, 33 % de votes favorables
«Il faut avoir une politique cohérente et réaliste, juste et humaine. Prohibition/répression = plus de dégâts sociaux. », Farid, 45 ans, Essonne, porte- parole ”Cannabis sans frontière”
L’éclairage de Make.org :
À l'heure actuelle, consommer des stupéfiants est puni d'un an d'emprisonnement et 3.750 euros d'amende, le trafic de 10 ans d’emprisonnement et 7.500.000 euros d’amende. Pour Farid, cette approche a échoué, et « il s'agit de développer une approche pragmatique plus que répressive, en privilégiant l'intervention du secteur sanitaire et social, plutôt qu'en sollicitant les services de la police et de la justice. »
Au niveau mondial, les dépenses pour lutter contre le cannabis sont évaluées à 1.000 milliards de dollars par an. Cela n'a pas empêché cette substance d'être la principale source de revenu des trafiquants à travers le monde, pour un total de 300 milliards de dollars. En Russie, le nombre de personnes séropositives est passé de 500.000 en 2010 à 907.000 en 2014 ; 60% dus à l’injection de drogue dans des conditions non stériles. Cela a motivé des approches sanitaires et sociales du problème, comme en Suisse où des « salles de shoot » ont été expérimentées en 1986.
Le recours à la prévention est la réponse principale formulée pour réduire les addictions des Français (49% des propositions). Plus de la moitié de ces propositions prône la mise en œuvre d’une politique de sensibilisation contre les drogues dans le cadre scolaire. Par ailleurs, 31% des propositions en faveur de la prévention évoquent des causes liées à un mal-être, notamment dû au manque d’activité et au taux de chômage élevé.
11% des propositions prônent la dépénalisation de certaines substances illicites, en particulier la légalisation du cannabis, afin de mettre fin au trafic.
Toutefois, 15% des propositions réclament une restriction accrue en ce qui concerne la consommation et la vente de substances addictives, en proposant des mesures concrètes (augmentation des taxes sur le tabac, prise en charge par le patient dans les services d’addictologie, pénalisation effective des consommateurs de drogues).
La semaine prochaine : Comment lutter contre le mal-logement ?