Le 8 février, à l’occasion du Safer Internet Day, les Centres Relier, un dispositif innovant de prise en charge des jeunes victimes de harcèlement, porté par un collectif d’experts (entrepreneurs, psychologues, experts territoriaux, chercheurs…), lancent “Se reconstruire ensemble”. Cette initiative citoyenne proposera à 1 200 jeunes des groupes d’échanges en ligne, encadrés par des psychologues, et des formations à leurs parents et aux professionnels qui les entourent.
Le projet “Se reconstruire ensemble” fait partie du plan d’actions de la Grande Cause “Comment protéger les enfants contre toutes les formes de violences ?” portée par Make.org Foundation. Il répond aux priorités évoquées par 70 000 citoyens dans le cadre d’une consultation soutenue par le secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles, Adrien Taquet.
“Le cyberharcèlement et le harcèlement ont de lourdes conséquences sur le développement des jeunes qui en sont victimes parfois dès leur plus jeune âge. Les accompagner ainsi que leurs familles, souvent démunies face à ces situations, est crucial, estiment les Centre Relier. Lorsqu'un jeune est en souffrance, il peut perdre confiance dans son environnement et doit trouver une raison de se raccrocher. Le groupe d'échange en ligne lui permet de partager ses passions et ses doutes avec d’autres jeunes via un tchat vocal ou écrit (pas de vidéo). Les jeunes peuvent garder l’anonymat et échanger avec des intervenants extérieurs (artistes, professionnels, ...) qui les aideront à se projeter à nouveau.”
"Parler avec des adolescents hors du collège est vraiment utile pour moi car nous pouvons discuter de tous les sujets et aussi des difficultés de la vie. Ça favorise une meilleure relation, témoigne M., 15 ans, victime de harcèlement. Je me sens en sécurité sur la plateforme avec l’animatrice qui nous permet de poser les questions sans nous juger et qui nous laisse parler."
En parallèle, les personnes qui entourent les jeunes (parents, professionnels au contact des jeunes, …) ont souvent du mal à évaluer la gravité d’une situation, peuvent s’inquiéter du changement de comportement ou de l’isolement d’un jeune. La plateforme propose également des formations gratuites animées par une psychologue, donnant des clés aux adultes pour mieux appréhender la souffrance des jeunes.
"Cela m'a permis de mieux comprendre ce qui se passe et de réaliser avec les autres participants que l'on n'est pas seul et ça c'est essentiel, confie Christine, maman d'une jeune harcelée. Cela nous permet d'échanger et de mettre des mots sur les choses. J'ai constaté des évolutions avec le temps."
Complémentaire aux autres actions menées au sein des établissements scolaires et dans les villes, cette solution permet de mobiliser l’ensemble des acteurs d’un territoire et d’inclure dans des groupes en ligne, gratuits et anonymes, tous les jeunes, quelles que soient les causes de harcèlement, y compris les personnes en situation de handicap.
"D’ici 2023, nous souhaitons accompagner 1 200 jeunes, former 10 000 adultes et mobiliser 18 villes d’Île-de-France et de la Réunion, explique Daniel Jasmin, cofondateur des Centres Relier. À terme, nous souhaitons que ce service soit proposé dans 200 villes, qu’il permette de former 100 000 adultes et d’accompagner 7 000 jeunes et leur famille par an."
L’impact de ce dispositif sur les jeunes est évalué par un programme de recherche encadré par des chercheurs des universités de Lumière Lyon 2 (ECP) et de la Réunion (ICARE).
➤ Pour proposer ce dispositif à un jeune : contact@centresrelier.org
➤ Les parents et professionnels peuvent s’inscrire ici
(photo by Piron Guillaume on Unsplash)