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[#WeEuropeans] Les 10 visages de l'Europe

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Ils n’imaginaient pas, en déposant une simple proposition en ligne sur la réinvention de l’Europe, se retrouver à défendre leur idée à Bruxelles, dans un hémicycle bondé au Parlement européen ! We Europeans, c'est eux.

Ils n’imaginaient pas, en déposant une simple proposition en ligne sur la réinvention de l’Europe, se retrouver à défendre leur idée à Bruxelles, dans un hémicycle bondé au Parlement européen ! Ces 10 citoyens européens ont participé à la grande consultation WeEuropeans lancée en mars 2019 par Make.org et Civico Europa. Chacune de leurs propositions a d’abord été plébiscitée dans leur pays, puis lors d’un vote à travers toute l’Europe. Leurs 10 contributions constituent l’Agenda citoyen, qu’ils sont venus présenter le 22 mars devant les représentants de la société civile européenne (ONG, syndicats, universités…) et des groupes politiques européens. WeEuropeans, c’est eux.

>> Vous pouvez retrouver les prises de position des partis politiques européens sur chacune de ces propositions, et les mesures que contiennent leurs programmes pour les élections européennes sur ces sujets. Grâce au quiz du "Citizen Voting Guide", vous pouvez aussi découvrir de quel parti vous êtes les plus proche avant le scrutin du 26 mai. Votez informés !

1. Mary - Pays-Bas - 69 ans

Enseignante retraitée, bénévole, vit à Ijmuiden, donne des cours de langue aux migrants.

“Il faut créer un programme de recyclage à l’échelle européenne. Les matières premières doivent être réutilisées plutôt que détruites.”

Aux Pays-Bas, 1,2 million de tonnes de vêtements invendus sont détruits chaque année. C’est un gaspillage de main d’oeuvre et de matières premières. Nous devons faire attention à l’utilisation de nos ressources. L’Europe doit mettre en place une réglementation pour interdire la destruction de vêtements invendus et imposer leur recyclage, comme le fait la France depuis cette année. Cette loi doit s’imposer à tous les pays européens, pour empêcher les grands groupes de l’habillement d’y échapper en s’implantant dans les pays dépourvus de telles réglementations. Les matières premières sont essentielles à notre existence et à notre avenir.

2. Alessandro - Italie -  23 ans

Étudiant, en service civique, vit à Trente.

“Il faut interdire aux criminels (p. ex. évadés fiscaux) de travailler dans le secteur public ou de se présenter à des élections en Europe.”

Depuis plusieurs années, j’observe de près la politique italienne. Quand on retrouve au sein du gouvernement, comme au ministère de l’Economie, des gens qui pratiquent massivement l’évasion fiscale, c’est la démocratie qui est atteinte ! Quand on fraude le fisc, c’est sciemment, pour nuire à la communauté tout entière. Cela explique pourquoi les citoyens se sentent de plus en plus éloignés des institutions démocratiques. Je propose que les personnes qui commettent des infractions comme l’évasion fiscale, des délits contre l’environnement, ou encore des crimes mafieux, ne puissent plus travailler dans le service public ni être candidats aux élections.J’espère qu’à l’avenir, ces délinquants ne seront plus représentés dans nos institutions. Nous voulons des politiciens honnêtes, qui oeuvrent pour l’intérêt général et pas pour leurs propres intérêts.

3. Anna - Irlande - 48 ans

Travaille dans la logistique, habite à County Wicklow, au sud de Dublin, passionnée par l’environnement.

“Il faut protéger les forêts au moyen d’une gestion efficace, et recréer des forêts de feuillus. Pour 1 arbre coupé, 5 arbres sont plantés.”

Nous devons avoir une meilleure gestion de nos forêts, qui préservent non seulement la biodiversité, mais qui nous apportent également tellement de choses dont nous avons besoin dans notre quotidien. Elles nous rappellent d’où nous venons. Les Frères Grimm n’auraient pas eu de sujets pour leurs histoires s’il n’y avait pas de forêts ! Elles font partie de notre culture européenne. Dame Nature a besoin d’un coup de pouce ! Pour chaque arbre abattu, nous devons planter 5 nouveaux arbres, pour qu’au moins 3 d’entre eux arrivent à maturité. Si nous ne faisons pas cela, nous ne pourrons plus rien planter car nous n’aurons même plus de planète ! Je demande à l’Europe de diversifier les arbres de nos forêts, et de ne pas se contenter de planter des pins bon marché, qui abîment nos sols et nos écosystèmes.

4. Jules - Belgique - 24 ans

Etudiant bio-ingénieur à l’Université Libre de Bruxelles, après un master en langue et littérature française et romane.

“Il faut cesser les niches fiscales accordées aux multinationales. Les impôts doivent être payés dans le pays où sont générés les bénéfices.”

On entend souvent que tel pays est le paradis fiscal d’un autre, et que les entreprises profitent de cette situation pour payer le moins d’impôts possible, avec la complicité des États. C’est le cas par exemple du Luxembourg pour la Belgique, c’est le cas de la Belgique pour de nombreux pays européens. Il faut que cela cesse. Comment est-il possible que des pays qui prétendent former l’une des unions les plus modernes du monde en soient encore à gratter dans l’assiette de leurs voisins ! Un État ne peut pas négocier avec une multinationale. Si une multinationale veut jouer dans un pays de l’Union européenne, elle doit respecter les règles du jeu européen. Si on unifie le système fiscal pour les grandes entreprises en Europe, cela empêcherait l’optimisation fiscale, et par conséquent, la fuite des capitaux dont nous avons besoin pour être à la hauteur des enjeux qui sont à nos portes. Tous les Etats membres ont à y gagner. Ces multinationales ont peut-être des milliards, cependant, nous sommes des centaines de millions à leur demander justice, et c’est donc la voix de tous ces citoyens que je porte.

5. Gheorghe-Adrian - Roumanie - 25 ans

Doctorant à l'université des sciences agricoles et de la médecine vétérinaire de Cluj-Napoca, vit à Bistrita Nǎsǎud, au Nord-Est de la Transylvanie.

“Il faut investir dans l’enseignement et la recherche.”

Chaque Etat membre a sa propre politique d'enseignement et de recherche. La Roumanie a le taux le plus faible d’étudiants qui arrivent dans l’enseignement supérieur. Comment est-ce possible ? C’est un enjeu de compétitivité ! La plupart des disciplines de l’enseignement supérieur reposent sur les sciences exactes et les mathématiques : c’est nécessaire, mais pas suffisant. L’art, le sport, les sciences humaines sont tout aussi importants. Les enfants ont besoin d’enseignements variés pour que tous les talents soient valorisés. Les relations entre les étudiants et leurs professeurs doivent aussi être renforcées, de même que les enseignements interdisciplinaires. L’éducation et la recherche sont un enjeu crucial, elles peuvent aussi aider à résoudre d’autres problèmes, comme par exemple ceux liés à l’environnement. Benjamin Franklin a dit qu’il y avait trois types de personnes : celles qui ne comprennent pas ou qui s’en fichent, celles qui comprennent et peuvent agir, et celles qui agissent. C’est ce que nous devons faire, nous devons agir !

6. Andriani - Grèce - 57 ans

Retraitée, vit à Thessalonique.

“Il faut protéger les droits des travailleurs dans tous les pays de l’UE.”

Après la crise, dans certains pays de l’Union européenne, la population a exprimé sa colère en votant pour l’extrême droite. Depuis 2010, nous, les travailleurs grecs, particulièrement à Thessalonique où le taux de chômage est très élevé, nous avons rencontré de gros problèmes d’emploi et de rémunération. Mais nous n’avons pas eu la liberté d’agir pour les résoudre. Cela doit se faire à l’échelle européenne, car d’autres pays du sud de l’Europe peuvent être confrontés à la même situation que la Grèce. Il faut des lois pour lutter contre la pauvreté, le chômage, les inégalités sociales, pour garantir l’accès aux soins, protéger la liberté des syndicats, et assurer une redistribution équitable des revenus. Je voudrais que la voix de gens comme moi, comme nous, soit entendue au Parlement européen.

7. Reinhold - Suède - 52 ans

Agriculteur de formation, père de quatre enfants, vit à Luleå.

“Il faut coordonner les limitations de produits chimiques, notamment dans l’industrie alimentaire.”

J’ai 4 enfants et 5 petits-enfants, et c’est leur avenir, notre avenir à tous qui a motivé ma proposition.Il faut modifier le système de concurrence de la chaîne agro-alimentaire. Il n’est pas normal que des aliments locaux et non-toxiques soient plus chers que ceux qui sortent de l’industrie de masse pleins de produits chimiques. Il faut introduire des taxes selon le système du bonus-malus. De la même manière que nous essayons de responsabiliser les producteurs de piles et de plastique, nous devons responsabiliser les industriels qui introduisent des antibiotiques et des additifs dans notre alimentation. Le consommateur aussi doit être responsabilité : quand vous achetez un vélo, s’il est très peu cher, vous vous demandez pourquoi. Il faut faire la même chose quand vous achetez de la viande ! Bien sûr, nous avons déjà des réglementations mais nous devrions les mettre en oeuvre plus efficacement, par exemple en faisant des contrôles inopinés dans les laboratoires comme pour la lutte anti-dopage dans le sport. En Suède, les contrôles anti-dopage ont coûté 3 millions d’euros en 2017, alors je pense que nous aurions les moyens de mieux contrôler notre nourriture.

8. Birute - Lituanie - 28 ans

Consultante, vit à Klaipèda.

“Il faut encourager les projets d’énergie renouvelable dans les villes.”

Sur les 28 Etats membres de l’Union européenne, 11 respectent déjà les critères imposés pour 2020 en matière d’énergies renouvelables. Mon pays, la Lituanie, en fait partie, mais nous ne pouvons pas nous contenter de nous en féliciter. 75% des Européens vivent dans des villes. Imaginez un magnifique quartier historique et des gratte-ciel spectaculaires couverts de poussière, de particules et de brouillard…. En réalité, vous n’avez pas besoin de l’imaginer : c’est déjà le cas, c’est déjà trop tard. Pour rendre les villes plus durables, je propose d’encourager l’installation de panneaux solaires sur les murs et les toits, d’intégrer l’énergie solaire et éolienne dans la rénovation des bâtiments, de développer les transports en commun électriques, d’imposer la construction d’immeubles autonomes dans les plans d’urbanisme… Il faut soutenir les innovations vertes. Il faut des villes intelligentes.

9. Salvador - Espagne - 49 ans

Travaille habituellement dans un service d'urgences, actuellement concierge à Oviedo.

“Il faut disposer d’informations claires et transparentes sur l’ensemble des projets et accords au sein de l’UE.”

J’ai le sentiment de ne pas avoir les outils pour comprendre ce que fait l’Union européenne, ses travaux, ses réglementations qui nous concernent directement. Il faut des messages plus simples, plus clairs, et que cette information soit accessible et compréhensible pour l’ensemble des citoyens. J’ai 49 ans, mais ma proposition est davantage tournée vers les jeunes générations : si nous voulons que l’Europe reste unie, nous devons mieux connaître son action.

10. Nadejda - Bulgarie - 77 ans

Vit à Sofia, éditrice.

“Il faut s’assurer que tous les citoyens de l’UE peuvent être soignés dans les pays de l’UE avec une carte européenne d’assurance maladie.”

Je propose de créer une carte de santé unique pour tous les pays européens. Elle devrait contenir toutes les informations sur le patient, pour que chaque citoyen européen puisse se faire soigner dans n’importe quel pays de l’Union européenne. Cela demanderait énormément de coordination et d’efforts budgétaires, et certainement de réformer profondément le système de santé de certains pays, mais la santé doit être notre priorité numéro 1, il en va de notre avenir.








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