En montant sur scène, la rectrice de l’Académie de Versailles, Charline Avenel, commence par une boutade : “Et oui, j’ai 40 ans et pas 60, je ne suis pas barbue et je suis une jeune femme encore jusqu'à la semaine prochaine !” Ce samedi 18 mai, elle est venue au salon Viva Tech, à la Porte de Versailles à Paris, pour expliquer comment elle compte s’appuyer sur le plan d’actions #UneChancePourChaqueJeune, présenté par Make.org, Accor, BNPParibas et toutes les associations et entreprises partenaires, pour relever les défis éducatifs dans son académie.
“J’ai compris tout le potentiel de la tech pour faire réussir nos élèves. Et j’ai trouvé avec vous des acteurs avec lesquels je me réjouis de pouvoir travailler. J’ai hâte de commencer !”
L’Académie de Versailles, rappelle Charline Avenel, est un territoire contrasté, qui réunit Versailles et Trappes, Saint-Germain-en-Laye et Grigny, mais aussi Les Mureaux, Sarcelles, Garges-lès-Gonesses, Villiers-le-Bel, Evry-Courcouronnes, Mantes-la-Jolie… “Vous imaginez les enjeux d’équité et de justice sociale à l’école.”
Aujourd’hui, explique-t-elle, “en dépit des très importants moyens consacrés aux politiques de la Ville et aux politiques d’éducation prioritaire, un collégien scolarisé en Réseau d’éducation prioritaire a 63% de chances d’avoir son baccalauréat, contre 80% sur le reste du territoire.”
Sa mission s’inscrit dans le nouveau cap fixé par les ministres de l’Education nationale et du Logement pour continuer à réduire les fractures sociales : les Cités éducatives, qui seront au nombre de dix dans l’Académie de Versailles. Il ne s’agit pas, insiste Charline Avenel, d’ajouter un nouveau dispositif, mais d’“aller travailler avec les collectivités locales, la société civile, aux interstices de nos politiques publiques.” Il s’agit tout d’abord de dresser un diagnostic, puis de faire fonctionner ensemble les ressources et les moyens de l’école, de la ville, des associations.
“C’est là que les outils de Make.org et de la tech sont très précieux, je vais les utiliser comme boîte à outils dans cette académie. Et je suis heureuse de travailler avec les associations et entreprises réunies aujourd’hui, car c’est l’illustration du fait que les politiques publiques ne se font pas seulement avec l’Etat, en mettant ensemble les collectivités locales ; elles se font avec les citoyens, en prenant le sel de ce que la société civile peut nous apporter.”
Elle détaille ensuite quelques exemples concrets de cette nouvelle collaboration, à travers trois actions du plan #UneChancePourChaqueJeune.
Alternative Décrocheurs : “Mon travail et celui des enseignants qui m’entourent, c’est de nous occuper des jeunes qui perdent pied. Notre sujet est de bien les repérer. Vous allez pouvoir nous aider, via les réseaux sociaux et les outils du marketing, à identifier ces jeunes, et nous, nous allons pouvoir ensuite, avec les associations, mettre les dispositifs en place pour leur apporter des solutions. Cela vient renforcer des actions que nous menons tous les jours.”
Coaching Parents : “Aujourd’hui, dans le cadre de notre action “Ouvrir l’école aux parents pour la réussite des élèves”, nous faisons venir des parents en difficulté, qui parfois ne parlent pas français, pour leur donner les clés de l’éducation, de la santé. Demain, grâce à la tech et à ce que vous allez nous apporter, nous allons pouvoir mieu les repérer, mieux les aider, et entrer dans cette logique de coéducation et d’aide à la parentalité dont ces territoires ont besoin.”
Passeport Engagement : "L’engagement est aussi au coeur de l’action que je mène, nous allons déployer le Service National Universel dans le Val d’Oise dans les toutes prochaines semaines. Avec vous, nous allons pouvoir suivre ces jeunes, garder une trace des expériences et compétences acquises tout au long de leur parcours qui feront d’eux des citoyens engagés, et qui auront de la valeur dans leur vie d’adulte et dans leur vie professionnelle."
Pour conclure, Charline Avenel rappelle l’objectif partagé par tous les partenaires de la Grande Cause : “Donner à nos jeunes, quelque soit leur territoire d’origine, la chance de réussir.”