Paroles de citoyens

Delphine

50

 ans

Prestataire touristique

Tarn

Delphine
Il faut favoriser l'installation de médecins dans les déserts médicaux. La difficulté d'accès aux soins est dramatique
Delphine

Nous vivons en campagne dans le Tarn, et nous sommes fortement impactés par le manque de médecins. Nous avons un cabinet qui compte deux médecins et qui se trouve à 15 kilomètres de chez nous. Il faut obligatoirement une voiture pour y aller, mais pour les personnes qui n’en ont pas, c’est très difficile de se soigner. 

Notre ancien médecin référent nous disait qu’il avait une patientèle de 2500 personnes à lui tout seul, et que c’était absolument ingérable. Il était lui-même en souffrance psychologique car il n’arrivait pas à gérer ce flux et à faire son travail correctement. C’était un médecin allemand, il se plaignait beaucoup de la lourdeur de l’ensemble du système de santé français, il ne le trouvait pas performant. Il a préféré partir travailler dans un hôpital en Belgique. Il a été remplacé, mais le cabinet ne prend pas de nouveaux patients. Donc pour les nouveaux arrivants, c’est très difficile de trouver un médecin référent.

Et pour les spécialistes, c’est encore pire. On est à 40 km des spécialistes les plus proches : ophtalmo, dermato, ORL…

Il y a parfois quatre à six mois de délai pour obtenir un rendez-vous, c’est une horreur.

Notre fils, qui fait du sport, devait passer une IRM. Il y avait des semaines d’attente à Montauban, on a dû aller à Toulouse, à 80 km de chez nous, pour trouver un RV dans les deux semaines. 

Pour les urgences, celles de Montauban sont à 40 km, mais elles sont fermées ! On ne peut plus se présenter directement car il y a trop d’affluence. Ils essaient de gérer la bobologie d’abord par téléphone, donc on est obligés de passer par un médecin, qui nous dit si on peut aller aux urgences ou pas. Bien sûr, on peut toujours appeler le 15, mais ce n’est pas le but, normalement le 15 c’est pour les urgences vitales ! Je ne sais pas du tout quelles sont les modalités d’installation des médecins, mais il faudrait vraiment trouver un moyen de les inciter à s’installer en campagne.”